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   Si vous hésitez à vous plonger dans l'oeuvre du père Teilhard de Chardin, par peur d'être découragés par son vocabulaire ou bien déconcertés par la difficulté de sa pensée, commencez donc par lire la correspondance qu'il envoya à sa famille ou ses amis : plus de 1500 lettres entre 1905 et 1955, dont la plupart ont été publiées sous forme de volumes distincts. Quel que soit celui que vous ouvrirez en premier, il est à parier que vous voudrez en prendre un autre pour faire plus ample connaissance avec cet homme plein d'humanité, de force et de faiblesse. 

   Le présent recueil regroupe deux séries de lettres envoyées à deux correspondantes entre 1926 et 1952, constituant une sorte de "Journal" où Pierre Teilhard de Chardin note avec spontanéité  ses occupations, ses projets, ses rencontres, ses problèmes avec son Ordre et dans l'Eglise. En quelques mots jaillis du coeur, il exprime l'essentiel de sa vie intérieure, de son espérance, de ce qui le fait vivre. Nous découvrons que les "formules teilhardiennes" expriment avant tout une expérience personnelle que Teilhard essaya de communiquer jusqu'à la fin de sa vie, toujours à la recherche d'un accord plus vibrant entre lui-même, le monde et Dieu.

  En août 1926, de retour d'une expédition  en Chine du Nord il écrit  : "Si on y réfléchit, on s'aperçoit que la magie et le mystère, qui s'exhalent de cette vision lointaine ne tiennent en réalité ni à l'Asie, ni aux Mongols, mais à l'évocation d'une force humaine qui veut, à tout prix, naître à travers nous.
Vous connaissez "ma foi" : je pense que le christianisme ne reprendra  la force de contagion et de conquête, qui est la seule manière de se propager digne de la Vérité, que lorsqu'on aura aperçu, plus distinctement, le monde à travers le Christ, ou mieux, le Christ au terme du monde."
 

Isabelle

 

(Paris, Grasset, 1968.)

Nous avons la plupart des volumes de correspondance de P. Teilhard de Chardin à la Bibliothèque.