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      Redéfinir l’identité chrétienne, qui ne va plus de soi, voilà le projet ambitieux de ce livre d’autant que, comme le dit l’auteur, l’identité chrétienne n’est " jamais établie, ni achevée de façon définitive ".

    Parmi les nombreux chapitres tous très riches et profonds qui nous sont proposés l’un d’eux nous a particulièrement interpellé : « L’Eucharistie et la cité ». L’Eucharistie s’adresse aux seuls chrétiens : ils n’en constituent pas pour autant le Peuple de Dieu et "ne prétendent pas que leur foi régisse (la cité) sous la forme d’un pouvoir chrétien …Mais l’Eucharistie concerne également la cité … ". A travers l’Eucharistie Dieu donne au monde des "hommes et des femmes eucharistiques" qui, instruits par elle, façonnés par elle dans leur vie, vivent (ou devraient vivre) la logique eucharistique : logique du don de sa vie pour les autres, du service envers les autres, de la transfiguration de cette terre en cité à venir.

    Le chrétien doit être "capable de formuler des exigences éthiques qui ont droit d’expression comme les autres et parmi les autres, capable de prophétie quand, dans la cité, la justice, la paix, la dignité de l’homme et de la femme sont menacées ". Lourdes responsabilités pour le chrétien !

    Quelle meilleure montée vers Pâques que la lecture de cet ouvrage revigorant certes mais aussi très exigeant !

    Enzo Bianchi, moine italien, est le fondateur et le prieur de la Communauté de Bose en Italie du nord, communauté mixte et œcuménique, inspirée des enseignements de Vatican II et de la lecture priante de la Bible. Il tient une rubrique chaque mois dans la revue Panorama. Il est aussi l’auteur, entre autres, du livre intitulé : « La saveur oubliée de l’Evangile ».

 Annie

(Editions Bayard – 2006)